cas cliniques (pour François)
c'est l'article de François qui m'a fait rire tellement c'est vrai et m'a donné envie de parler de plusieurs cas cliniques à mon petit niveau, en espérant que les lignes suivantes lui "serviront".
Les cas suivants se sont présentés sur une période de 15 jours environ :
Anamnèse/Commémoratifs :
-chat de 9 ans, "vomisseur chronique" (= épisodes de vomissement quasi quotidien depuis plusieurs années) traité depuis plusieurs années avec des injections de cortisone retard, ce qui permet une amélioration des vomissements. Les injections sont de plus en plus rapprochées, il lui en faut dorénavant 1 par mois. Il mange par ailleurs normalement et a un comportement normal. Je le vois pour la première fois pour renouveler son injection. Je fais un examen clinique rapide, je note une auscultation cardiaque anormale (bruit de galop), un état d'embonpoint mince.
-chat de 10 ans, venu pour un épisode de diarrhée sans atteinte de l'état général ne rétrocédant pas au traitement classique (vermifuge + tt symptomatique) depuis 10 jours. L'examen clinique ne révèle pas d'anomalie notable.
-chat de 15 ans, venu pour des croutes sur la peau présentes sur des zones où les poils ont été arrachés. A l'examen clinique on note le poil long très emmêlé style rasta, et quand les rastas s'arrachent la peau est un peu irritée. Par contre je note une auscultation cardiaque franchement anormale (juste par apposition des mains on sent le souffle), et une masse en région thyroïdienne.
Examens complémentaires :
Je dose la T4 pour les 3 chats (25€ le test, dosage possible sur les analyseurs sur place résultats en 15 minutes.)
Pour les 3 chats, le dosage permet de diagnostiquer une hyperthyroïdie (taux tous très largement supérieurs à la limite maximale supérieure sur l'analyseur)
Je dose ensuite l'urée la créatinine, je joue avec mon échographe pour une échocardio... (pour les propriétaires qui acceptent).
Je passe surtout dans les 3 cas le temps nécessaire à l'explication de la maladie, de ses conséquences cardiaques/rénales principalement. J'explique que la pathologie cardiaque ne rétrocédera pas, mais son évolution sera stoppée par le traitement de l'HT, ça vaut le coup (j'explique rapidement qu'une CMH c'est la merde et ça se traite très mal).
Traitement :
classique, 1 comprimé par jour de "thyroizole". en moyenne 15€ par mois. Je parle de l'option chirurgicale mais de manière anecdotique, de toute façon elle est préconisée après échappement au traitement médical et les propriétaires ne sont pas motivés sur des chats âgés (et je les comprends). Par contre en stage à l'étranger j'avais vu un essai thérapeutique super intéressant sur une préparation de thyroizole sous forme de pommade à appliquer sur les pavillons, évitant ainsi l'administration de comprimé pour les chats difficiles.
Suivi :
les symptômes des 2 premiers chats disparaissent au bout de 5 jours environ, les 3 chats sont en meilleur état physique et prennent du poids. Les propriétaires confirment voir une différence avant/après sur le comportement alimentaire par exemple. Le fait d'observer une amélioration aussi rapide de l'état général est la meilleure motivation à l'observance du traitement par les propriétaires. La prise de comprimés ne semble pas poser de problème.
Discussion:
Je suppose que vous auriez tous pensé à l'hyperthyroïdie dans le 3ème cas, probablement dans le premier, le deuxième peut-être moins (pour ma part, j'avoue que c'est une maladie que je recherche facilement).
2 remarques :
1) la clinique où je travaille draine pas mal de monde, c'est vrai, mais reste une clientèle péri-urbaine, les chats en majorité n'ont pas de litière à la maison, les clients ne sont pas des "CSP+", plutôt ouvriers/employés en majorité. Pourtant, les traitement sont suivis, et bien expliqués les examens complémentaires sont acceptés avec facilité. En bref, on n'est pas une clinique de ouf qui fait du référé, on est plutôt une clinique généraliste qui tourne bien. Et à ma connaissance, il n'y a pas de centrale nucléaire à proximité pouvant expliquer une "épidémie" d'hyperthyroïdie féline.
2)je pense de plus en plus que l'HT féline est largement sous-diagnostiquée, peut-être dû à la complexité du dosage quand on ne dispose pas des analyseurs sur place (faire l'envoi à un labo externe et attendre les résultats, c'est contraignant). Mais je crois que le paramètre "véto" joue pas mal.
Conclusion :
Maintenant, je dose la T4 sur tout chat qui présente au choix au moins 2 critères combinés parmis les suivants:
-un âge supérieur à 8 ans
-une anomalie à l'auscultation cardiaque
-un trouble digestif sans atteinte de l'état général qui ne rétrocède pas ou qui récidive après un traitement symptômatique classique
-un nodule en région tyroïdienne
-un état d'embonpoint mince à maigre, alors que le chat est stérilisé/castré/bien vermifugé, et surtout s'"il mange comme un ogre".
J'en arrive presque à avoir une connexion automatique dans le cerveau (exactement la même que celle que nous avons tous "chat-maigre-plus-de-8-ans-anorexique = voyons l'urée créatinine")
Bref, en 6 mois, j'en suis à 6 chats hyperthyroïdiens traités (et qui vont bien, que demander de plus?). A vos dosage ;-)!
Les cas suivants se sont présentés sur une période de 15 jours environ :
Anamnèse/Commémoratifs :
-chat de 9 ans, "vomisseur chronique" (= épisodes de vomissement quasi quotidien depuis plusieurs années) traité depuis plusieurs années avec des injections de cortisone retard, ce qui permet une amélioration des vomissements. Les injections sont de plus en plus rapprochées, il lui en faut dorénavant 1 par mois. Il mange par ailleurs normalement et a un comportement normal. Je le vois pour la première fois pour renouveler son injection. Je fais un examen clinique rapide, je note une auscultation cardiaque anormale (bruit de galop), un état d'embonpoint mince.
-chat de 10 ans, venu pour un épisode de diarrhée sans atteinte de l'état général ne rétrocédant pas au traitement classique (vermifuge + tt symptomatique) depuis 10 jours. L'examen clinique ne révèle pas d'anomalie notable.
-chat de 15 ans, venu pour des croutes sur la peau présentes sur des zones où les poils ont été arrachés. A l'examen clinique on note le poil long très emmêlé style rasta, et quand les rastas s'arrachent la peau est un peu irritée. Par contre je note une auscultation cardiaque franchement anormale (juste par apposition des mains on sent le souffle), et une masse en région thyroïdienne.
Examens complémentaires :
Je dose la T4 pour les 3 chats (25€ le test, dosage possible sur les analyseurs sur place résultats en 15 minutes.)
Pour les 3 chats, le dosage permet de diagnostiquer une hyperthyroïdie (taux tous très largement supérieurs à la limite maximale supérieure sur l'analyseur)
Je dose ensuite l'urée la créatinine, je joue avec mon échographe pour une échocardio... (pour les propriétaires qui acceptent).
Je passe surtout dans les 3 cas le temps nécessaire à l'explication de la maladie, de ses conséquences cardiaques/rénales principalement. J'explique que la pathologie cardiaque ne rétrocédera pas, mais son évolution sera stoppée par le traitement de l'HT, ça vaut le coup (j'explique rapidement qu'une CMH c'est la merde et ça se traite très mal).
Traitement :
classique, 1 comprimé par jour de "thyroizole". en moyenne 15€ par mois. Je parle de l'option chirurgicale mais de manière anecdotique, de toute façon elle est préconisée après échappement au traitement médical et les propriétaires ne sont pas motivés sur des chats âgés (et je les comprends). Par contre en stage à l'étranger j'avais vu un essai thérapeutique super intéressant sur une préparation de thyroizole sous forme de pommade à appliquer sur les pavillons, évitant ainsi l'administration de comprimé pour les chats difficiles.
Suivi :
les symptômes des 2 premiers chats disparaissent au bout de 5 jours environ, les 3 chats sont en meilleur état physique et prennent du poids. Les propriétaires confirment voir une différence avant/après sur le comportement alimentaire par exemple. Le fait d'observer une amélioration aussi rapide de l'état général est la meilleure motivation à l'observance du traitement par les propriétaires. La prise de comprimés ne semble pas poser de problème.
Discussion:
Je suppose que vous auriez tous pensé à l'hyperthyroïdie dans le 3ème cas, probablement dans le premier, le deuxième peut-être moins (pour ma part, j'avoue que c'est une maladie que je recherche facilement).
2 remarques :
1) la clinique où je travaille draine pas mal de monde, c'est vrai, mais reste une clientèle péri-urbaine, les chats en majorité n'ont pas de litière à la maison, les clients ne sont pas des "CSP+", plutôt ouvriers/employés en majorité. Pourtant, les traitement sont suivis, et bien expliqués les examens complémentaires sont acceptés avec facilité. En bref, on n'est pas une clinique de ouf qui fait du référé, on est plutôt une clinique généraliste qui tourne bien. Et à ma connaissance, il n'y a pas de centrale nucléaire à proximité pouvant expliquer une "épidémie" d'hyperthyroïdie féline.
2)je pense de plus en plus que l'HT féline est largement sous-diagnostiquée, peut-être dû à la complexité du dosage quand on ne dispose pas des analyseurs sur place (faire l'envoi à un labo externe et attendre les résultats, c'est contraignant). Mais je crois que le paramètre "véto" joue pas mal.
Conclusion :
Maintenant, je dose la T4 sur tout chat qui présente au choix au moins 2 critères combinés parmis les suivants:
-un âge supérieur à 8 ans
-une anomalie à l'auscultation cardiaque
-un trouble digestif sans atteinte de l'état général qui ne rétrocède pas ou qui récidive après un traitement symptômatique classique
-un nodule en région tyroïdienne
-un état d'embonpoint mince à maigre, alors que le chat est stérilisé/castré/bien vermifugé, et surtout s'"il mange comme un ogre".
J'en arrive presque à avoir une connexion automatique dans le cerveau (exactement la même que celle que nous avons tous "chat-maigre-plus-de-8-ans-anorexique = voyons l'urée créatinine")
Bref, en 6 mois, j'en suis à 6 chats hyperthyroïdiens traités (et qui vont bien, que demander de plus?). A vos dosage ;-)!