Tommy
Hier matin, Tommy, ton jeune maître de 20 ans est parti faire une course avec sa Clio tuning. 10 ans déjà que tu le connais, même si tu chasses avec son père, en bon épagneul, tu as une affection toute particulière pour ce bipède. Tu as joué au foot avec lui dans le jardin, tu as partagé son goûter, puis tu l'as vu grandir, mais même si depuis quelques temps il passe moins de temps avec toi, tu sens bien qu'il te voue réciproquement une affection toute particulière.
Quand ton chasseur te gueule un peu dessus, c'est vers lui que tu te tournes, il est toujours là pour te passer affectueusement la main sur la tête.
10 ans.
Tu es toujours aussi efficace à la chasse, même si tu as bien blanchi du menton, tu es encore en forme : d'ailleurs, tu as repéré l'odeur d'une charmante damoiselle en chaleurs à quelques maisons de là, faudra que tu ailles faire un tour... Malgré un tour de taille un peu enrobé, tu restes un séducteur!
Manque de bol, il y a ce foutu portail automatique, qui reste obstinément clos durant la journée que tu passes dans le jardin. Quand il s'ouvre, c'est pour laisser passer les voitures de tes bipèdes, tu es tout à la fête de les retrouver, et quand tu te dis que tu irais bien faire un tour en solitaire, il est déjà refermé.
Hier, il y avait du vent.
Lorsque ton maître est parti, le portail s'est lentement refermé... mais le vent l'a bloqué à 20cm de la fermeture.
Tu as attendu, je ne sais d'ailleurs pas si tu as vu tout de suite qu'il y avait un passage, ça fait 10 ans que tu observes cette barrière et qu'elle est close durant la journée. Ca fait 10 ans aussi que tu vérifies quand même, on ne sait jamais.
Et puis hier, en te rapprochant, tu as vu la faille. Tu es resté un peu interloqué. Le chat du voisin d'en face a probablement vu ton museau rentrer et sortir aussitôt de l'ouverture, n'osant pas y croire.
Tu as attendu un peu, tu trouvais bizarre de ne pas entendre un moteur familier se rapprocher mais puisque le portail était ouvert...
toujours rien.
Tu as décidé de sortir te balader, pas très loin, juste aller suivre une ou deux pistes odorantes, peut-être même que tu irais faire une boucle pour passer devant le portail d'un copain...
Malheureusement, tu n'as pas regardé quand tu as traversé la petite route : une voiture t'a percuté de plein fouet.
Une douleur intense sur le flanc, puis rien, l'adrénaline t'as anesthésié immédiatement et tu es rentré ventre à terre.
Et puis la douleur est revenue, elle t'en a coupé le souffle.
Par chance, ton jeune maître rentrait de sa course. il a paniqué en voyant le portail ouvert, il t'as trouvé couché sur le flanc dans la cour, le regard inquiet des remontrances probables malgré ta douleur.
Il s'est agenouillé auprès de toi, en même temps qu'il composait fébrilement le numéro de son père. Tu t'es dit qu'il allait se faire engueuler de ne pas avoir vérifié la fermeture du portail!
Tu as réussi à te lever en boitillant, et ils t'ont emmené à la clinique.
Un peu essouflé, tout de suite tu as eu des injections pour te soulager (des anti-inflammatoires, et des morphiniques). Une radio a montré que tu avais 6 côtes fracturées.
Quelques heures plus tard, le souffle de plus en plus court, tu n'as pas compris pourquoi tu gonflais comme une baudruche : ça faisait drôlement mal, tu sentais ta peau se décoller sur tout le corps, y compris les pattes.
"Pneumothorax" la véto a dit. Ca t'a fait une belle jambe. Ca fait mal, plus tu respires, plus tu gonfles, plus tu as du mal à respirer.
On t'a fait un trou dans la peau, comme une baudruche tu a dégonflé. Mais ça n'allait toujours pas.
Ton chasseur a dit que tu ne devais pas souffrir : il a été décidé qu'on allait t'endormir définitivement.
Ton jeune maître est venu te caresser la tête, tu l'as vu ravaler dignement ses larmes avant de te sentir glisser dans un sommeil libérateur.
tu avais 10 ans, il a gardé ton collier.
Quand ton chasseur te gueule un peu dessus, c'est vers lui que tu te tournes, il est toujours là pour te passer affectueusement la main sur la tête.
10 ans.
Tu es toujours aussi efficace à la chasse, même si tu as bien blanchi du menton, tu es encore en forme : d'ailleurs, tu as repéré l'odeur d'une charmante damoiselle en chaleurs à quelques maisons de là, faudra que tu ailles faire un tour... Malgré un tour de taille un peu enrobé, tu restes un séducteur!
Manque de bol, il y a ce foutu portail automatique, qui reste obstinément clos durant la journée que tu passes dans le jardin. Quand il s'ouvre, c'est pour laisser passer les voitures de tes bipèdes, tu es tout à la fête de les retrouver, et quand tu te dis que tu irais bien faire un tour en solitaire, il est déjà refermé.
Hier, il y avait du vent.
Lorsque ton maître est parti, le portail s'est lentement refermé... mais le vent l'a bloqué à 20cm de la fermeture.
Tu as attendu, je ne sais d'ailleurs pas si tu as vu tout de suite qu'il y avait un passage, ça fait 10 ans que tu observes cette barrière et qu'elle est close durant la journée. Ca fait 10 ans aussi que tu vérifies quand même, on ne sait jamais.
Et puis hier, en te rapprochant, tu as vu la faille. Tu es resté un peu interloqué. Le chat du voisin d'en face a probablement vu ton museau rentrer et sortir aussitôt de l'ouverture, n'osant pas y croire.
Tu as attendu un peu, tu trouvais bizarre de ne pas entendre un moteur familier se rapprocher mais puisque le portail était ouvert...
toujours rien.
Tu as décidé de sortir te balader, pas très loin, juste aller suivre une ou deux pistes odorantes, peut-être même que tu irais faire une boucle pour passer devant le portail d'un copain...
Malheureusement, tu n'as pas regardé quand tu as traversé la petite route : une voiture t'a percuté de plein fouet.
Une douleur intense sur le flanc, puis rien, l'adrénaline t'as anesthésié immédiatement et tu es rentré ventre à terre.
Et puis la douleur est revenue, elle t'en a coupé le souffle.
Par chance, ton jeune maître rentrait de sa course. il a paniqué en voyant le portail ouvert, il t'as trouvé couché sur le flanc dans la cour, le regard inquiet des remontrances probables malgré ta douleur.
Il s'est agenouillé auprès de toi, en même temps qu'il composait fébrilement le numéro de son père. Tu t'es dit qu'il allait se faire engueuler de ne pas avoir vérifié la fermeture du portail!
Tu as réussi à te lever en boitillant, et ils t'ont emmené à la clinique.
Un peu essouflé, tout de suite tu as eu des injections pour te soulager (des anti-inflammatoires, et des morphiniques). Une radio a montré que tu avais 6 côtes fracturées.
Quelques heures plus tard, le souffle de plus en plus court, tu n'as pas compris pourquoi tu gonflais comme une baudruche : ça faisait drôlement mal, tu sentais ta peau se décoller sur tout le corps, y compris les pattes.
"Pneumothorax" la véto a dit. Ca t'a fait une belle jambe. Ca fait mal, plus tu respires, plus tu gonfles, plus tu as du mal à respirer.
On t'a fait un trou dans la peau, comme une baudruche tu a dégonflé. Mais ça n'allait toujours pas.
Ton chasseur a dit que tu ne devais pas souffrir : il a été décidé qu'on allait t'endormir définitivement.
Ton jeune maître est venu te caresser la tête, tu l'as vu ravaler dignement ses larmes avant de te sentir glisser dans un sommeil libérateur.
tu avais 10 ans, il a gardé ton collier.